mercredi, novembre 09, 2005

Le montage est politique

Etonnante histoire que celle rapportée aujourd'hui par Libération. Où il est question de paroles dites et non-dites, de propos entendus mais pas enregistrés et d'un montage sonore pour le moins inédit. Ce n'est pas de la radio, c'est de la politique. On est loin de L'Oreille en coin, mais on parle bien de l'art délicat de la coupe de bande magnétique... Donc finalement, on s'en rapproche.

Discussion rapide avec François Jouffa, par téléphone. Nous avons parlé des archives, rares, de L'Oreille. Nous avons évoqué aussi Gérard Sire, auprès de qui, à Europe 1 puis à France Inter, il a tant appris. "Je me souviens avoir fait l'interview d'un nutritionniste", m'a-t-il dit. "Mais ça ne décollait pas vraiment. Gérard Sire m'a alors suggéré de découper l'entretien et d'y intégrer des extraits de chansons de chanteurs gros. Un bout de nutritionniste, un bout de Carlos, etc. Et ça a marché !" Le montage, vous dit-on, le montage...

Enfin, une phrase de Kriss, pas directement liée à tout ça, mais qui trotte dans la tête ces derniers jours. Une phrase issue de son livre publié à L'Oeil neuf :

"Un jour j'ai dit à un ami physicien que les gens de radio étaient comme des éphémères qui ne volent qu'un jour et disparaissent. 'C'est faux', m'a-t-il répondu. 'Tout ce qui existe est détruit par le temps. Les monuments les plus beaux, les livres, la planète elle-même disparaîtra. Mais vous, les voix de radio, vous êtes éternelles. Vos paroles emportées par les ondes hertziennes voyageront dans l'univers aussi longtemps qu'il existera.' "